Rugby World Cup 2007
Cérémonie d'Ouverture chorégraphiée par Kader Belarbi
UN DANSEUR ETOILE POUR LE RUGBY
Le danseur étoile de l'Opéra de Paris Kader Belarbi sera au Stade de France, vendredi 7 septembre, pour la cérémonie d'ouverture de la Coupe du monde de rugby, un événement qu'il chorégraphie avec le metteur en scène Olivier Massart. Ce spectacle grand format, addition de compétences artistiques et technologiques, exige une logistique impressionnante pour une vingtaine de minutes de show.
On annonce trois cent cinquante danseurs (sur cinq cents auditionnés), hip-hoppers, capoeiristes, afro-contemporains et yamakasi, ainsi qu'une dizaine de machines extravagantes signées François Delarozière. La présence de vétérans stars du rugby des pays convoqués comme Jean-Pierre Rives (France) ou Jonah Lomon (Nouvelle-Zélande) mettra du sel dans cette introduction festive avec effets vidéo en direct et costumes signés Castelbajac. Le tout se jouera devant 80 000 spectateurs dans les tribunes et près de 1 milliard de téléspectateurs.
Une grosse opération pour Belarbi, pourtant habitué depuis trois ans à concevoir ce type de spectacles parallèlement à sa carrière classique. Il vient de chorégraphier une pièce pour le Ballet national de Chine et le Grand Ballet de Genève tout en collaborant aux défilés de Kenzo et aux Asian Games de Doha (Jeux olympiques asiatiques), toujours avec Massart. "J'adore sortir du cadre, rencontrer d'autres milieux. Avec Olivier, on a les moyens de travailler et la liberté de réaliser ce qu'on désire. Alors j'assume ce que ça peut avoir de péjoratif aux yeux des puristes."
LE DÉTAIL ET LA MASSE
Avec la cérémonie d'ouverture, Belarbi retrouve la dynamique d'urgence et d'enthousiasme qui lui plaît. Quelques mois de préparation intensive, à peine une semaine de répétitions sur le stade Max Rousié, prêté par la mairie du 17e arrondissement de Paris, où habite Belarbi. La cérémonie sera bâtie autour des mythologies du rugby - mêlée, passe, combat, énergie guerrière, fraternité...
Une obsession tarabuste le chorégraphe : jouer entre le détail et la masse, le petit et le grand, l'individu et le collectif. Mais le challenge est encore ailleurs pour le duo Massart-Belarbi : mettre dans la danse les 80 000 spectateurs avec un dispositif musical et gestuel interactif. "Je ne veux pas que ce soit une vitrine mais un cœur battant, glisse-t-il. J'adore l'énergie des danses urbaines, leur électricité, leur rage et le rapport franc des danseurs à la vie."
Rosita Boisseau - LE MONDE
Article paru dans l'édition du 09.08.2007