Chorégraphie et mise en scène Kader Belarbi
librement inspiré de “La Famille des Saltimbanques“ de Picasso (1905)
créé à l’Orchard Hall de Tokyo en août 1998
Musique originale Max Bonnay accordéoniste
Programmatiom et instrumentalisation musicales Sergio Tomassi
Costumes Elsa Pavanel
Lumières François Gaunand
Musique interprétée en scène par Eléna et Max Bonnay
Durée 55 minutes
“ Mais qui sont-ils ces errants?“ Rainer Maria Rilke, 5ème élégie de Duino
Proche, interdite, présente, absente, la tribu des Saltimbanques balade son âme exilée dans la condition foraine et dans l’existence errante, entre la terre et le ciel.
Les tableaux de Picasso, La Famille des Saltimbanques et la 5ème élégie de Duino de Rainer Maria Rilke m’ont conduit à porter un regard sur ces bateleurs nomades: évoquer glorieusement l’apparition infiniment fragile de l’être à travers ces pénitents en maillots. Qui sont-ils donc?
Ils connaissent l’impermanence du monde et la grâce de l’instant; ils sont le mouvement et l’imprévu. Ils sont errance et trouvaille vers des aspirations infinies. Jouets d’une souffrance, la douleur du corps s’envole, éblouit et naufrage. Ils sont la multiplicité des métamorphoses dans ce nulle part perdu dans l’univers.
Déserteurs de la vie terrestre, ces êtres en marge portent leur corps comme un déguisement et s’offrent au cercle des badauds sur leurs tapis usés dans une douleur réelle et sainte. Dans la grandeur de l’acte et dans l’élan du coeur à ce corps qui le gaspille, les Saltimbanques transforment leur insuffisance d’être en surabondance d’être.
Picasso disait:“... Je les peins comme je les vois mais aussi comme je les rêve“. Je pars sur les routes et les chemins à leur rencontre. “... Ces gens un peu plus fugitifs encore que nous mêmes, qu’un vouloir urgent très tôt vrille, pour qui, par amour pour qui...?“. Kader Belarbi