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Kader Belarbi : peintre de danse à Toulouse


Danseur étoile, chorégraphe et directeur du Ballet du Capitole, membre du Club des Ambassadeurs de Toulouse, Kader Belarbi se distingue par « une inépuisable curiosité et un appétit renouvelé d’aventures dansées. » En attendant la sortie de sa version de Casse-Noisette qui sera donnée du 21 au 31 décembre au Théâtre du Capitole, nous l'avons rencontré dans sa loge où, entre deux séances de répétitions, il a évoqué pour nous son parcours remarquable depuis ses premiers pas d'artiste à l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris, alors que l'Association Professionnelle de la Critique de Théâtre, Musique et Danse vient tout juste de lui remettre le prix de la « Meilleure personnalité chorégraphique de l'année » (le 19 juin 2017).

« C'est comme danseur que j'ai découvert pour la première fois le Théâtre du Capitole, pour représenter Paquita. Je suis revenu danser à plusieurs occasions ensuite et c'est pendant ces courts séjours que se sont faits les premiers contacts avec la direction du Ballet mais aussi avec la ville de Toulouse. »

« Vous savez, ma première passion, c'était la peinture, que je pratique encore aujourd'hui en amateur. Si je n'avais pas fait une carrière dans la danse, je pense que j'aurais été artiste peintre. C'est d'ailleurs ainsi que je définirais mon travail de chorégraphe, par une approche très visuelle, comme d'un peintre de danse. »

« Toulouse, sa couleur ocrée, ses ambiances hispano-romaines, ses ciels mélangés, me rappellent les périodes bleue et rose de Picasso et certaines œuvres de Van Gogh. Une ville à la lumière douce, chaleureuse et vivante qui détonnait, comparée à la grisaille parisienne dans laquelle je baignais toute l'année. Oui, on peut dire que j'ai eu le coup de foudre pour cette ville. »

« En 2010, j'ai été appelé pour participer à des ateliers chorégraphiques pour le Ballet du Capitole, avec pour résultat deux créations dont j'ai assuré la chorégraphie : Liens de table et À nos Amours. J'ai même eu l'occasion de remonter sur scène, deux ans après ma retraite officielle, pour donner La Pavane du Maure de José Limon, avec Monique Loudières, également danseuse étoile de l'Opéra de Paris. Ce fut un moment délicieux et c'est là qu'on m'a sollicité pour monter La Reine Morte à Toulouse en 2011. »

« Tous ces événements se sont enchaînés très rapidement. Quand on m'a proposé de diriger le Ballet du Capitole, j'en ai été à la fois honoré et surpris. Il se trouve que dans la même période, j'ai reçu une proposition de la ville de Nancy. Il m'a donc fallu faire un choix, et tout depuis m'indique que j'ai eu raison de venir vivre et travailler à Toulouse ! »

« Un ballet doit tourner. C'est ma conviction. En acceptant cette mission pour un premier cycle de 5 ans, je me suis donné pour objectif la fondation d'un nouvel ensemble de danseurs, de techniciens et d'artistes animés par un nouveau souffle et par l'ambition de présenter nos créations originales dans des tournées nationales et internationales. »

« C'est chose faite depuis Juin, cette année, quand nous avons joué Le Corsaire au Théâtre des Champs-Élysées. C'était la première fois de son histoire que le Ballet du Capitole jouait à Paris une création originale. C'est d'ailleurs à la suite de ce spectacle que j'ai été nommé « Meilleure personnalité chorégraphique de l'année ». Pour moi, ce prix consacre les efforts de tous mes collaborateurs. »

« Un nouveau cycle de 5 ans vient de s'ouvrir et, tout en poursuivant cette dynamique, je me suis donné un nouvel objectif : faire rayonner Toulouse et toute la région Occitanie en favorisant les collaborations et les synergies avec d'autres villes, d'autres ballets. »

« Je m'intéresse aussi beaucoup aux startups qui innovent dans le domaine de la musique et des spectacles par le recours à des procédés numériques, surtout quand leurs contributions favorisent la création artistique. »

« Enfin, je veux continuer mon travail d'agitateur et mixer les cultures, les genres musicaux, les styles. C'est avec cet état d'esprit que j'ai abordé notre prochain spectacle, Casse-Noisette qui sera joué pour les fêtes de fin d'année, sous la direction musicale de Koen Kessels, directeur musical du Royal Ballet du Covent Garden de Londres. »

« Casse-Noisette est le ballet le plus dansé au monde. Marius Petipa, le premier chorégraphe du conte, avait jugé que la version hoffmannienne était trop sombre et effrayante pour un public d’enfants, et opté pour la version plus édulcorée d’Alexandre Dumas, Histoire d’un casse-noisette. »

« Pour ma part, j'ai souhaité au contraire revenir à l'inspiration originale en faisant du personnage double de Drosselmeyer une figure troublante : à la fois directeur de pensionnat et ensorceleur qui orchestre les mondes réels et imaginaires. Ce divertissement s'adressera donc aux enfants aussi bien qu'aux adultes. »

« C'est la raison pour laquelle j'ai décidé, au premier acte, d'enfermer les enfants dans un pensionnat. Au second acte, un passage vers la liberté s'ouvrira sous la forme d'une porte des rêves. J'ai également souhaité procéder à quelques ajouts sonores, des parenthèses musicales, qui étonneront peut-être les connaisseurs de la musique de Tchaïkovski mais qui nourrissent la tension dramatique, apportent une justesse de ton, tout en respectant l'ɶuvre originale. »

Antoine Fontaine en création pour Casse-Noisette. Atelier de décors du Théâtre du Capitole - Crédit : Patrice Nin

« C'est Antoine Fontaine qui assure la scénographie en servant deux thèmes, celui de la tristesse pour l'acte 1, et celui du merveilleux pour l'acte 2. Ses décors sublimes, somptueux, composent une musique visuelle qui invite à la danse. »

« Philippe Guillotel a créé pour ce spectacle une fantasmagorie de costumes et d'accessoires absolument enchanteurs. J'ai hâte de voir les danseurs évoluer sur scène dans ces costumes extraordinaires sous la lumière merveilleuse de Hervé Gary ! »

Biographie de Kader Belarbi

Après avoir suivi l’enseignement chorégraphique à l’école de danse de l’Opéra de Paris, il est engagé, en 1980, dans le Corps de ballet dont il gravit les étapes avec brio. En 1989, il est nommé étoile avec le rôle de L’Oiseau bleu dans La Belle au bois dormant de Rudolf Noureev. Dix-neuf ans plus tard, il fait ses adieux officiels au Ballet de l’Opéra de Paris avec Signes de Carolyn Carlson. Ouvert à tous les styles, il danse les nombreux ballets du répertoire de l’Opéra de Paris et reste un familier de la danse contemporaine. Il est associé à de nombreuses créations mondiales signées par des chorégraphes majeurs et d’esthétiques différentes comme Roland Petit, Rudolf Noureev, John Neumeier, George Balanchine, Jerome Robbins, Maurice B.jart, Maguy Marin, Dominique Bagouet, Saburo Teshigawara, Jiři Kylian, William Forsythe, Mats Ek et Pina Bausch.

Également chorégraphe, Kader Belarbi est l’auteur d’une quarantaine de ballets : Giselle et Willy (1991), Salle des pas perdus (1997), Les Saltimbanques (1998), Hurlevent (2002) pour le Ballet de l’Opéra de Paris, Les épousés (2004) pour les Grands Ballets Canadiens, Le Mandarin merveilleux pour le Ballet du Grand Théâtre de Genève (2007), Formeries pour un clown, des musiciens et des danseurs de l’Opéra de Paris (2008), un Pierrot lunaire accompagné d’une danseuse et d’un guitariste (2011), etc. Durant deux saisons (2009/2010 et 2010/2011), il est artiste associé à La Comète, scène nationale de Châlons-en-Champagne, et se produit en tournée avec un ensemble de danseurs.

Pour le Ballet du Capitole, qu’il dirige depuis le 1er août 2012, il crée Liens de table et À nos Amours (2010), La Reine morte (2011), Étranges Voisins (2012), Entrelacs, Le Corsaire, La Bête et la Belle (2013), Bach-Suite III (2014), Giselle (2015), Mur-Mur (2016) et Don Quichotte (2017). Au fil des saisons, Kader Belarbi laisse les danseurs s’emparer de la diversité des propositions chorégraphiques, afin de les nourrir et d’enrichir leur acte de danser.

Dans le cadre du Pôle de Coopération chorégraphique du Grand Sud-Ouest initié par le Ballet de l’Opéra national de Bordeaux, le Ballet du Capitole et le Malandain Ballet Biarritz, il inscrit sa Reine morte au répertoire du Ballet de Bordeaux en mars 2016.

Plusieurs de ses chorégraphies interprétées par le Ballet du Capitole sont parues en DVD, chez Opus Arte : Le Corsaire (2014), La Bête et la Belle (2015) et La Reine morte (mars 2016).

Kader Belarbi est Officier des Arts et Lettres (2006), Chevalier de la Légion d’Honneur (2008) et Officier dans l’Ordre national du Mérite (2015).

Le 19 juin 2017, l'Association Professionnelle de la Critique de Théâtre, Musique et Danse lui remet le prix de la « Meilleure personnalité chorégraphique de l'année ».

Interview exclusive de Kader Belarbi, danseur étoile, chorégraphe et directeur du Ballet du Capitole, réalisée pour la newsletter du Club des Ambassadeurs de Toulouse Métropole - Novembre 2017 - www.ambassadeurstoulouse.com - Crédits photo : Patrice Nin, David Herrero, vue du ciel de Toulouse par annima.fr

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